Engagement communautaire

Depuis plus de 20 ans, l’association camerounaise Sous le Baobab organise des activités de collecte de fonds. Le but est de financer des bourses d’études pour des jeunes du Manitoba et parfois pour des étudiants d’Afrique. L’association intervient également dans le domaine de la santé auprès de certains pays africains.

« Sous le Baobab, c’est ma famille. Je peux dire que c’est grâce à elle que je suis là aujourd’hui », reconnaît d’emblée Zita Fomgbami. Si cette Camerounaise d’origine ne tarit pas d’éloges à l’égard de l’association, c’est parce que celle-ci a été à ses côtés à un moment déterminant de sa vie.

C’est d’ailleurs pour lui venir en aide financièrement que Sous le Baobab a vu le jour, en 2003.

Zita Fomgbami raconte qu’en 2000, son père est envoyé à Winnipeg comme missionnaire de l’église luthérienne du Canada. « Pendant notre séjour, on a rencontré des Camerounais qui étaient installés à Winnipeg bien avant nous. On passait des soirées ensemble et on se partageait les nouvelles du Cameroun », se souvient-elle.

À la fin de sa mission, la famille de Zita Fomgbami doit repartir au Cameroun. Toutefois, la jeune fille qui est sur le point de terminer ses études secondaires souhaite rester au Canada.

« Le groupe s’est dit, si on la laisse rentrer au pays, ce sera une perte monumentale. Les membres du groupe voulaient tout faire pour la soutenir au moins jusqu’à ce qu’elle obtienne un premier diplôme afin qu’elle puisse devenir indépendante », affirme le président de l’association Sous le Baobab, René Tonji-Simen.

Le groupe décide alors de former une association puis d’organiser des campagnes de financement. Sous le Baobab aide Zita Fomgbami à financer ses études postsecondaires, pendant deux ans, au Collège universitaire de Saint-Boniface, l’actuelle USB.

Zita Fomgbami épouse, en 2018, Drew Keating, dont elle porte aujourd’hui le nom. Elle travaille actuellement comme experte en sinistre à la Société d’assurance publique du Manitoba.

« Je suis infiniment reconnaissante envers l’association. C’est un geste que je ne vais jamais oublier », témoigne-t-elle.

Des racines qui s’étendent jusqu’en Afrique

Sous le Baobab intervient également au-delà des frontières canadiennes, en Afrique. Selon son président, l’association a, par exemple, aidé de jeunes étudiants tchadiens qui vivaient au Cameroun et qui avaient des problèmes financiers.

« Sous le Baobab a payé leur scolarité et leur logement, soit un montant de 4000 dollars canadiens », se souvient René Tonji-Simen.

Lorsque l’épidémie d’Ebola a frappé la Guinée Conakry, le Libéria et la Sierra Leone, en 2013, Sous le Baobab a offert 3000 dollars aux victimes.

Au Manitoba, l’association a aussi soutenu financièrement les comités scolaires de plusieurs écoles de la Division scolaire franco-manitobaine.

« À l’école Précieux-Sang, on a offert un réfrigérateur pour la conservation des produits. En deux ans, l’association a octroyé 3500 dollars à des comités scolaires », précise M. Tonji-Simen.

Sous le Baobab a aussi contribué, à hauteur de 5000 dollars, à la construction du pavillon Marcel Desautels à l’Université de Saint-Boniface.

« On a un attachement très fort à cette institution parce que beaucoup d’entre nous sont passés par cet établissement. C’était donc un geste de reconnaissance et de participation pour l’amélioration du milieu dans lequel on vit », souligne René Tonji-Simen.

Il y a trois ans, l’association a créé un fonds auprès de l’organisme Francofonds avec pour objectif d’offrir des bourses d’études aux jeunes immigrants qui se distinguent dans leur parcours scolaire. « Le fonds sera fonctionnel lorsqu’il atteindra la somme de 25 000 dollars », précise le président.

Il dit que, dès le départ, Sous le Baobab a voulu limiter son champ d’intervention aux secteurs de l’éducation et de la santé. « Ce sont deux domaines prioritaires qui touchent de très près la réussite d’une vie », explique-t-il.

Un élan de solidarité et une ouverture envers les autres qui ne surprennent guère Zita Fomgbami. « Quand l’association a été créée, c’était le but. Alors, je ne suis donc pas surprise que cela continue », conclut-elle.

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